Randonnées 2022 / 2023

Programme 2022 / 2023

- visite nocturne Nîmes le 12 septembre        

- dimanche 18 septembre 2022  Sète

- dimanche 16 octobre 2022   Lussan les Concluses  ou Villeneuve    

- dimanche 20 novembre 2022    Primecombes

- dimanche 11 décembre 2022    Fontvielles - Les vestiges romains du canal des Alpilles

- dimanche 15 janvier 2023     Balade hivernale dans le secteur de Salinelles         

- dimanche 12 février     Arles la Romaine et VanGogh

- dimanche 12 mars       Les Alpilles autour de Mouriès

- dimanche 16 avril         Autour du Mont Bouquet

- dimanche 21 mai         Balade dans les vertes campagnes des bords de la Droude   (repoussée cause pluie)

- dimanche 11 juin         Le Mont Ventoux

- 2 jours : samedi et dimanche 24/06 et 25 /06/2023 Week End sur la Côte Vermeille, de Colioure à Cerbère (complet)

 

Modalités d'inscription

- Inscriptions libres auprès de Michel LOUETTE ou Maryvonne LAFONT.

- Prévoir chaussures de randonnée, vêtements adaptés, et ration d'eau

- Votre panier repas

- 5€ de participation

- 0.10 €/km de frais de participation en cas de covoiturage

 

54 ème Randonnée - Dimanche 12 Février 2023 
ARLES, DES ROMAINS A LUMA, SOUS L'OEIL DE VAN GOGH

Intérêts :  d'un site historique à l'autre ,en mêlant  les 3 époques : romaine, médiévale et moderne.

Visites payantes des Cryptoportiques et des Alyscamps, montée au sommet de la tour de Luma ...

Pique-nique dans le parc de Luma, toilettes et points d'eau nombreux sur le circuit ...

Difficultés : Promenade de 10 km dans la ville. Parcours plat. Chaussures de rando et cannes inutiles.

Conteur historique : Jean Pierre LAFONT.

Le dimanche 12 février 23,nous sommes 41 présents  de RANDO CAPIE sur le parking du PARNASSE, à 9h, malgré un froid vif mais sans Mistral.

Nous allons effectuer une grande promenade dans ARLES pour cette 54ème sortie.

A 9h30, nos 10 véhicules  sont garés sur le parking proche du RHÔNE, à  deux pas du beau Musée Antique, et nous nous engageons pour une boucle urbaine de 11 km dans cette belle ville, rivale de NÎMES  par son histoire et ses vestiges.

Notre but est de découvrir les ruines romaines, mais aussi moyenâgeuses, les édifices du XVIIIème, mais aussi contemporains, tout en évoquant le séjour arlésien de VAN GOGH à travers ses œuvres locales, en 1888 ... Vaste programme, pour quelques heures de visite, il faudra que notre groupe important soit discipliné, attentif et actif, mais tout va bien se passer dans un climat collectif amical et une envie commune de ne rien rater ...

Direction les bords du RHÔNE  : tout en dominant les remparts depuis les quais modernes, nous réalisons que la ville romaine à été bâtie sur un rocher de 25m d'altitude qui a obligé le fleuve à se détourner, dans les temps préhistoriques, et à ralentir ses courants violents, créant ainsi une zone favorable à l'installation d'un port important sur la rive opposée : c'est le vaste faubourg de TRINQUETAILLE qui rassemble aujourd'hui 8500 habitants sur les 54000 de la ville moderne.

Ce port, très actif jusqu'au XIXème, a disparu dès l'arrivée du chemin de fer, mais de nombreux vestiges sont toujours récupérés dans la vase du fleuve, amphores, barques, et la fameuse tête de César ainsi que la Vénus de marbre ...

C'est CÉSAR qui a vraiment créé ARLATAN en -64 , pour remercier les habitants de leur aide lors de sa guerre contre MASSILIA (ils lui avaient fourni 12 galères, décisives pour sa victoire ...). Il avait offert le forum et le théâtre, puis AUGUSTE et AURELIEN avaient fait construire les thermes, les remparts et l'amphithéâtre. Au IIIème siècle, CONSTANTIN avait offert les troisièmes thermes et l'imposant cirque. Les habitants de cette belle ville gallo-romaine avaient un statut particulier dans l'Empire car ils profitaient du Droit Romain tout en étant colonie, c’est à dire qu'ils avaient les mêmes privilèges que les Romains (NÎMES ne bénéficiait que du Droit Latin plus restrictif...).

Nous longeons le quartier populaire de la Roquette avec ses maisons basses construites avec les pierres récupérées  sur les ruines antiques aux caractéristiques volets de bois "en travers" et aux Angles souvent ornés de statuettes religieuses. Nous croisons l'unique pont (jusqu'en 1970) et un judicieux panneau reproduit le tableau que Van Gogh en fit, en 1888.

Il faut évoquer ce séjour de 15 mois que VAN GOGH peintre méconnu, homme tourmenté et sensible, vint faire dans le Midi pour peindre la "lumière " dans la quête absolue des Couleurs. Il peignit ici 70 toiles dans une quasi indifférence du public, il fit venir GAUGUIN et échoua dans son rêve de créer un Cercle de peintres néo-impressionnistes. Ils se disputèrent sur leurs options artistiques sur fond de beuveries tragiques (l'oreille coupée) et Van Gogh, isolé, sombra dans une folie dramatique qui l'amena à l'asile puis à son suicide à 37 ans près de Paris ... Il ne vendit qu'une toile (400F) ; aujourd'hui on se les arrache (jusqu'à 120 millions d'euros).

Notre quai nous fait découvrir une bizarre "coopérative des éleveurs de Mérinos" installés dans une chapelle désaffectée (il y a 50 édifices religieux dans la ville..!) puis les ruines des thermes de Constantin où il faut imaginer la complexité des systèmes de chauffage des eaux à  la romaine ...

Nous arrivons au grand coude du RHÔNE : les vestiges de la culée du pont romain, constitué d'une vingtaine de bateaux amarrés côte à côte, sont visibles en face. Les 2 piles en pierre et les 2 entrées monumentales ornées par 4 lions nous évoquent le pont ferroviaire de la ligne Nîmes Arles (1875) qui fut bombardé en 1944 ...

Là, nous retrouvons Van Gogh et son superbe "Nuit étoilée", puis aussitôt après "La maison jaune" et sa " Chambre" sur le site même de leur création. 

Nous pénétrons dans la ville romaine par la porte de la Cavalerie, accueillis par une étrange fontaine ornée d'une céramique circulaire, cadeau d'Amedé́́ Pichot, enfant du Pays, et grimpons le rocher originel. L'amphithéâtre nous surplombe étrangement pour nous, Nîmois, habitués à  une vision différente de nos arènes. Ce bel édifice, amputé de toute sa corniche supérieure est sensiblement plus grand que son frère Nîmois et paraît pourtant plus petit à  cause de sa position perchée. Il a été, lui aussi transformé en village fortifié dès le haut Moyen Âge avec 212 maisons, 2 églises et 4 tours, au détriment de ses matériaux.

Un coup d'œil à L'EGLISE voisine de la Major qui a succédé au temple romain de Cybèle puis au panorama offert par la terrasse voisine sur le Nord et nous dévalons un escalier qui nous amène sur les Lices tout au long du rempart romain-médiéval. Nous découvrons l'arrivée de L'AQUEDUC des Alpilles sous le Rocher avant de nous diriger vers le Sud. Au passage nous faisons étape devant la maison de retraite de la célèbre Jeanne Calment décédée à 122 ans et plaisantons au sujet du fameux viager de son notaire ...

Nous voici au ALYSCAMPS (= Champs Élysées), nécropole  romaine puis chrétienne, installée de part et d'autre de la Voie AURELIENNE. Des dizaines de sarcophages alignés et quelques mausolées, mais les plus beaux, les plus ciselés, ont été dispersés dans des musées ou chez des particuliers avides de vieilles pierres. Au fond, des ruines somptueuses de plusieurs chapelles successives gothiques et romanes surmontées d'une superbe tour ajourée. L'ensemble du site est touchant de calme et de souvenir. Et nous croisons le tableau célèbre de Van Gogh qui peignit plusieurs fois ce paysage arboré en automne parallèlement à GAUGUIN ...

Les Alyscamps ont été tronqués par le percement du canal de Craponne au XVIème, puis par les voies ferrées ...

Nous rejoignons ensuite le site culturel de la Fondation LUMA où une tour futuriste domine depuis 2021, 40 hectares de parc paysager installé sur le site des anciens ateliers de la SNCF.

C'est là que nous allons faire la pause repas et repos, avant de grimper en haut de la tour aux 11000 briques d'acier qui reflètent le bleu du ciel ... Depuis les 56 mètres du 9éme étage une vue faramineuse sur la Ville et toute une partie de la Provence : hélas, la brume nous cache les horizons du Mont Ventoux à Nîmes et à la mer ... ! En redescendant, certains polissons profitent du grand toboggan pour leur plus grand plaisir, mais il est temps de continuer notre découverte. 

Nous rejoignons la tour des MOURGUES, à l'angle des remparts, traversons le charmant jardin d'été, où un tableau de Van Gogh nous accueille, et découvrons les ruines du THÉÂTRE ANTIQUE. Ce prestigieux édifice dédié à Apollon était aussi étendu que les arènes et pouvait abriter 10000 spectateurs. Mais les  dizaines de colonnes, le magnifique mur de scène et les coursives en arc ont été systématiquement pillés, le site a été un dépotoir pendant des siècles et il ne reste à notre douloureuse nostalgie que 2 colonnes de scène et 4 arcades du tour ... mais le site vit encore grâce à des spectacles d'été. 

Nous descendons vers la place de la République, une place minérale "à l'italienne" où trône, au centre, un obélisque de 15 m qui avait été érigé au centre du grand Cirque, puis abattu, cassé, et finalement rafistolé au XVIIIème  et traîné ici (en 40 jours d'efforts). Ce monument en granit était originaire de la région de Troie ... Le piédestal-fontaine qui le supporte est orné des lions de la Ville.

La façade de l'ancienne cathédrale romane de St TROPHIME nous interpelle et nous en décryptons les multiples décors, illustration de la Bible pour les illettrés du XIIème siècle ...

La façade très noble de la Mairie nous fait pénétrer dans le vaste hall où un plafond original de par sa conception nous émerveille. De là, nous descendons sous la ville, dans les CRYPTOPORTIQUES vastes couloirs romains SOUTERRAINS destinés à rétablir une plate forme horizontale pour l'édification du FORUM, et qui servirent de greniers.

Nous gagnons ensuite la place actuelle du FORUM où celui-ci a disparu totalement et seuls 2 colonnes et un coin de corniche incrustés dans une façade témoignent de la magnificence des portiques et du temple originels de ce site équivalent à celui de la Maison Carrée. 

Au centre de la petite place actuelle la statue de MISTRAL nous rappelle que nous sommes dans la patrie du célèbre Félibre. 

Et, merveille, un tableau de Van Gogh "café la nuit" si célèbre met en évidence les jaunes et les bleus chers au peintre sous un ciel cobalt troué d'immenses étoiles ... juste devant l'actuel café Van Gogh aux murs jaunes ...

A travers les rues tortueuses nous rejoignons l'espace Van Gogh, la cour de l'ancien hôpital où il fut soigné et dans le jardin carré duquel trône encore un tableau du pensionnaire, très coloré. 

En contournant le petit mais typé théâtre Molière nous allons parcourir les petites rues fleuries (dommage, c’est l'hiver !) de la ROQUETTE.

Notre dernière étape sera le Centre de l'immense CIRQUE ROMAIN, édifice de 450m sur 100, en forme de fer à cheval, qui reposait sur 30000 pieux plantés dans le marécage, avec ses gradins et ses pistes, tout autour  de l'îlot central orné de 6 dauphins cracheurs de jets d'eau successivement à chaque tour de piste des chars ... un enchantement à la ROMAINE ... et l'obélisque au centre ... le rêve. 

Mais il nous faut imaginer toutes ces merveilles car le TEMPS et les HOMMES ont tout ruiné !

Heureusement, le beau MUSEE DE L'ARLES ANTIQUE peut nous permettre de contempler quelques bribes du génie des Romains. Mais ce sera pour une autre sortie ...

Un dernier regard pour une photo du célèbre pont levis de Langlois de notre peintre qui a été peint à 4 reprises à 2 km de là...

C'était (encore) une belle balade, merci à tous d'être venus.

- PS: et nous avons TOUS oublié de faire la photo souvenir finale : inexcusable et irréparable !

Jean Pierre LAFONT

53 ème Randonnée - Dimanche 15 janvier 2023 
BALADE HIVERNALE DANS LE SECTEUR DE SALINELLES

Intérêts :  Ruines du château de Montredon, chapelle de st Julien, Salinelles, la rive gauche du Vidourle et plusieurs moulins....

Difficulté : 16km environ, tracé facile, chemins aisés...

Conteur historique : Jean Pierre LAFONT.

Rendez-vous pour départ à  9h00 à Castanet route de sauve parking de la Banque Populaire

Trajet: Nîmes-Sommières 22km

Parking : arènes de Sommières

Ce dimanche 15  janvier ,nous sommes 23 sur le parking de Castanet pour inaugurer l'année 2023 par notre 52 ème RANDO CAPIE depuis 2016... Nous avons reporté d'une semaine cette sortie, annulée  le 8 pour risque de pluie....

Direction Sommières où nous allons parcourir les berges du Vidourle, de Montredon à Salinelles ...

Le parking est aisé près des arènes et ,aussitôt, nous voici sur le pont submersible qui enjambe le célèbre petit fleuve capricieux: une cascade clôt une retenue d'eau génératrice de l'imposant moulin de Bragaresse,un des 4 de Sommières et un des 65 du Vidourle. Jusqu'en 1933 un autre moulin (Garanel) était sur la rive gauche ,mais il a été ruiné par les crues violentes ... Nous découvrirons 5 autres moulins aujourd'hui.

La route de Quissac franchie,nous grimpons par un agréable chemin  sur une colline boisée qui clôt la ville à  l'est,tout en dominant le Vidourle. Nous parvenons au site médiéval de Montredon où un enchevêtrement de ruines et de végétation est le témoignage d'un riche passé. Il y avait là au 12ème siècle un château féodal, une chapelle et un village où la famille des barons régnait sur ses domaines, vassale des comtes de Toulouse. Puis,à l'issue de la croisade contre les Albigeois, ce château avait été annexé au domaine royal ,comme Sommières et Villevieille, par Saint Louis. La mémoire populaire a gardé le souvenir de la reine Blanche de Castille investissant le site de Montredon et perdant sa blanche étole sur les ronces du chemin....

Les Vestiges d'un souterrain reliant le château au moulin de Fontibus,à1km en contrebas ont été constatés...

Nous tentons de comprendre l'agencement du site,ce qui est ardu ,vu la végétation envahissante, et ce qui en fait le charme ...

Puis nous descendons de la colline par des chemins boisés et des vignes jusqu'à la chapelle St Julen construite au 12ème siècle sur les ruines d'une vaste Villa romaine.Dans un superbe décor dégagé vers l'Hérault, souligné par les collines boisées du Coutach et du bois de Paris,et des petits villages d'Aspères ,de Garrigues et de Salinelles,cette chapelle romane est belle par sa pureté architecturale et sa position perchée. Une deuxième chapelle plus petite,à été accolée à la précédente, au 12ème, par les barons de Montredon et le cimetière complète  ce charmant ensemble où nous découvrons sur les stèles plusieurs fois les noms Brunel et Blondin, familles de meuniers locaux...

Une petite route nous conduit au village de Salinelles ,qui occupe sur un km les deux côtés de la route de Quissac, à l'abri des vidourlades du fait de sa position perchée. Il nous faut visiter l'original lavoir communal et sa noria. Puis, nous faisons une agréable pause pique-nique dans le jardin du grand château du 17ème siècle caves ses 2 fiers pigeonniers et sa propre noria ...

Nous évoquons ici la "terre de Salinelles", une argile riche en magnésium, la sepiolite, qui était exploitée comme dégraissant depuis 2 siècles, et injustement appelée "terre de Sommières".

Notre traversée du village nous fera découvrir la mairie-école-poste , une chapelle transformée  en maison particulière, le temple de style "hispano-mexicain" (!) et nous descendons vers les berges du Vidourle.

De part et d'autre d'un barrage ,qui domine un lieu de baignade estivale locale, nous découvrons deux moulins; l'un ruiné par la crue de 1958 ,Runel et un autre bien solide , bâti en éperon sur 3 étages celui de la Clotte. La maison des meuniers a été sagement ajoutée à l'écart du fleuve, plus haut.

Un délicieux sentier nous permet maintenant de longer la rive gauche dans un espace boisé et tranquille. Sur notre gauche, l'ancienne voie ferrée de Sommières au Vigan, a été magnifiquement aménagée en voie verte confortable.Nous allons découvrir d'ailleurs l'ancienne gare de Salinelles avez son passage à  niveau, émouvant témoignage de la fréquentation de cette voie pendant 100 ans, de 1870 à 1970... Près de là, un pont submersible nous permet d'approcher le moulin de Pattes,electrifié avant son arrêt d'où son apparence "moderne", et toujours habité. 

Nous empruntons ensuite la voie verte pour franchir aisément l'important affluent l'Aigalade et nous allons longer l'impressionnant circuit de moto-cross de Pondres oû le spectacle des dizaines de motos dévalantes et "volantes" sur les pistes boueuses nous impressionne malgré le fracas des moteurs ...

Nous rejoignons les bords du VIDOURLE pour aller visiter le moulin de Villevielle avez sa machinerie bien conservée sous l'imposant édifice en rénovation (?). Sur la rive droite, profitant du barrage, le moulin de Fontibus, celui qui communiquait avec Montredon .... 

 Nous avons, pour terminer notre boucle ,une vue panoramique de Villevielle à Sommières dominées de pinèdes et fières de leurs importants châteaux .Une dernière curiosité va nous interpeller : un "peigne à embâcles" perpendiculaire au Vidourle sur sa rive gauche, constitué  d'énormes poteaux en fer sur 100m, censés bloquer les troncs d'arbres déracinés lors des Vidourlades ...

Une belle balade encore d'une quinzaine de km, rendez-vous pour la prochaine !

52 ème Randonnée - Dimanche 11 Décembre 2022 
LES VESTIGES ROMAINS DU CANAL DES ALPILLES

Une boucle  autour de Fontvieille pour découvrir la meunerie romaine de Barbegal, les arcades de l'aqueduc romain d'Arles,

les carrières de Fontvieille, le château de Montauban et les célèbres moulins à vent..... 

Difficulté : dénivelé 100m

Circuit de 14-16 km selon options, sentiers forestiers, chemins et rues.

Conteur historique : Jean Pierre LAFONT.

RDV pour départ à  9h00 au Parnasse (départ des bus)

Trajet : Nîmes-Fontvieille = 45 km

Dimanche 11 Décembre 22, nous nous retrouvons 30 sur notre parking du Parnasse ...

Une température voisine du zéro, mais un ciel dégagé augure d'une belle journée ...

Les doudounes ,les bonnets ,les gants et les écharpes sont de sortie, également ....

Les 8 voitures prennent la direction de la Provence, FONTVIEILLE  exactement, par la route de Beaucaire. Nous allons découvrir les vestiges de l'aqueduc romain d'Arles et la forêt de pins de DAUDET....

Dès le parking, notre groupe escalade la colline des moulins à vent pour se concentrer sur le plus célèbre des 4,celui de St Pierre , où Alphonse Daudet à situé son domicile provençal lors de l'écriture 

des célèbres "Lettres de mon moulin". Nous évoquons la vie de l'écrivain parisien,sa naissance à Nîmes, son parcours professionnel par Lyon,Alès et Paris , ses oeuvres ( Tartarin,le Petit Chose, l'Arlesienne ...) et ses séjours fréquents  à Fontvieille au château de Montau, chez son cousin, car il n'a jamais vécu réellement dans son fameux moulin ....

Il fait froid dans le vent naissant et nous citons rapidement  les 8 vents dominants des Alpilles issus de toutes les directions , parmi lesquels le Mistral domine avec 182 jours annuels de présence. 

À deux pas de là, une étrange pierre cubique nous intrigue: c'était un " autel de la patrie ", installé ici en 1792, comme dans beaucoup de villages français, suite à une loi de l'Assemblée Nationale, pour célébrer le "Culte de l'Etre Suprême ", la nouvelle religion officielle... Il ne demeure que quelques-uns de ces autels en France car ils ont été systématiquement détruits à la Restauration.

Nous allons traverser ensuite la forêt de pins ,à l'abri du vent, ce qui nous amène à découvrir, à  demi enfoui, l'antique conduit de l'aqueduc romain, qui acheminait l'eau des Alpilles,depuis St Rémy, jusqu'à Arles, par un tracé de 50 km épousant les courbes de niveau. Avec ses passages en tranchées appareillées ou aériennes sur arcades, cet aqueduc est le petit frère de notre aqueduc Nîmois du Pont du Gard, mais il a aussi subi les outrages du temps et la démolition systématique des hommes, pour réemploi de matériaux ; aussi nous profitons de ces précieuses reliques romaines qui ont échappé au ravage ... Nous suivons le petit canal qui nous conduit à un site intéressant : l'aqueduc va se "brancher" sur un autre aqueduc, plus ancien, celui du Sud des Alpilles long de 8 km par un bassin de convergence maçonné, découvert par les archéologues au milieu du XXème siècle (mais qui a été ré-enfoui ensuite pour le préserver des dégradations). Ces 2 aqueducs réunis alimentèrent les 12000 Arlésiens .

À partir de là, l'aqueduc va franchir un vallon sur 500m d'arcades,pour conserver sa pente naturelle et nous voyons l'alignement magnifique de ces vestiges qui, bien que très dégradés, sont émouvants par leur témoignage de l'audace technique de nos ancêtres gallo-romains...

Mais il y a 2 séries d'arcades parallèles...??? Nous allons comprendre pourquoi...

Nous contournons le site pour rejoindre une petite plaine au sud ,en contre-bas. Une barre rocheuse de 30m nous domine à gauche du chemin et soudain une concentration de ruines dévale des rochers.

C'est l'antique meunerie de BARBEGAL.

Un ingénieur de génie Candidius Benignus, est le concepteur de cette"plus grande concentration connue de puissance mécanique du monde antique". Imaginons ... 16 MOULINS À EAU consécutifs disposés de part et d'autre d' un escalier monumental, alimentés par une chute d'eau artificielle provenant d'une déviation de l'aqueduc décrit précédemment, ce qui explique le double alignement des 2 séries d'arcades,l'aqueduc du Sud ayant été détourné au II ème siècle pour les moulins.

La photo de la maquette reconstituée de ce formidable édifice nous permet de mieux situer et comprendre l'agencement du site,le circuit complexe des chutes d'eau, et l'emplacement des 16 mécanismes ...

Cette meunerie procura pendant 150 ans 4,5 tonnes quotidiennes de farine aux habitants d'Arles et à Rome (l'annone). Le blé provenait de la Crau, de la Camargue et de la Vidourlinque. 

Nous allons pique-niquer au sommet de ces fabuleuses ruines ,exposées au sud, à l'abri du vent,en contemplant la plaine actuelle qui a remplacé l'antique marais où aboutissaient les eaux des moulins

Au loin, le château de Barbegal, le canal de Crapone qui ravitailla en eau de la Durance une partie de la  Provence, de Salon à Arles, à partir du XVI ème siècle. 

Nous repartons ensuite en franchissant la brèche ouverte dans la barre rocheuse d'où provenait l'eau des moulins et retrouvons la double rangée d'arcades évoquée ci-dessus, bien dégagée au milieu de champs d'Olivier.

Nous allons rejoindre la pinède et remonter doucement vers Fonvieille.

Nous découvrons le délicieux petit château de Montauban, celui du cousin de Daudet, devenu musée municipal.Nous côtoyons le camp militaire de la Marine qui surveille le site des anciennes carrières où sont entreposés munitions et déchets dangereux. La pierre de Fontvieille se retrouve dans le château de Tarascon,l'abbaye de Montmajour, les arènes d'Arles et même dans des immeubles parisiens ...

La traversée du village nous ramène aux voitures,la route d'Arles vers Nîmes. 

Nous avons effectué la 11ème rando-CAPIE de l'année 2022, la 52ème depuis 2016.

Pourvu que ça dure!...